Montrer que l’aviation est accessible à tout le monde. L’athlète paralympique gardoise Flora Vautier a profité de son premier cours de pilotage, ce samedi 30 novembre, pour adresser un message aux personnes en situation de handicap. La nouvelle icône du handisport français depuis les Jeux de Paris 2024 profite de sa récente notoriété pour faire connaître les initiatives mises en place pour les personnes en situation de handicap. Dont celle réalisée par l’aéroclub de Montpellier. « Piloter en situation de handicap, et oui, c’est possible ! « 

Depuis un accident de voiture en 2015, qui a occasionné une luxation des vertèbres, la Gardoise de 20 ans est paraplégique. Légèrement timide aux premiers abords, la médaillée de bronze en double mixte en tennis de table avoue aimer ce genre d’activités. « J’adore tester de nouvelles choses. J’ai déjà réalisé un saut en parachute, j’ai hâte de monter dans l’avion », raconte la jeune fille avant de décoller. Un état d’esprit qui n’étonne pas Fanny Bertrand, pongiste et amie qui l’accompagnait pour cette activité. « Elle ne se pose pas beaucoup de questions. Quand il faut y aller, elle fonce », explique la médaillée de bronze aux Jeux Paralympiques de Pékin en 2008.

Une invention précieuse

Cette idée est venue d’un autre ami, Damien Menella, pongiste également. Le quadragénaire est un passionné d’aviation depuis l’enfance et a dû stopper sa passion à la suite de son accident. « Pendant 25 ans, il n’y avait pas d’avion ni d’ULM (ultra-léger motorisé) équipé, donc c’était impossible de voler », indique le médaillé d’argent par équipes aux Jeux en Chine.

Jusqu’au jour où un fabricant a sorti ce qu’on appelle un malonnier. Grâce à cette belle ingéniosité, les pédales sont remplacées. Contraction de « manche » et « palonnier », le malonnier permet de tout contrôler uniquement avec les mains et le pilote n’a plus besoin de ses pieds. L’aéroclub de Montpellier est l’une des seules associations à posséder un ULM avec cette spécificité en France.

Depuis 2018, la section Handivol du club a permis depuis ses débuts à une dizaine de personnes d’accéder de façon autonome à un aéronef afin de découvrir le plaisir de voler. Cet achat a nécessité un budget de 150 000 euros. Pour cela, le club a bénéficié d’aide de la Région et du Comité National du Développement Sportif (CNDS), ainsi que d’acteurs privés.

« Avec l’envie, tout est possible »

Malgré un léger retard au décollage, tout s’est finalement parfaitement déroulé pour Flora Vautier qui a pu profiter de l’expérience en volant au-dessus de l’Hérault et apprendre ses premières manœuvres. Une expérience inoubliable pour la Gardoise. « Avec l’envie, tout est possible » comme elle aime le répéter sur ses réseaux sociaux.

Avec ses 44 000 followers sur Instagram, c’est un superbe coup de projecteur pour l’initiative ainsi que le club. « L’aéroclub a toujours été sensibilisé par le handicap. Depuis des années, on organise des baptêmes de l’air pour faire voler des personnes en situation de handicap », précise Pierre Sartre, président de l’aéroclub de Montpellier. En tout cas, grâce à la vidéo de Flora, l’expérience a déjà fait des envieux sur internet.