C’est à son domicile parisien qu’Antonio, dit « Toni », Negri est décédé dans la nuit du 15 au 16 décembre, a annoncé Philosophie magazine. Figure intellectuelle et politique, il a traversé tous les soubresauts de l’histoire de l’Italie moderne et restera une grande énigme au sein du mouvement communiste et ouvrier international. Né le 1er août 1933 dans l’Italie mussolinienne, d’un père communiste disparu à la suite de violences infligées par une brigade fasciste, Antonio Negri est d’abord militant de l’Action catholique avant d’adhérer en 1956 au Parti socialiste italien, qu’il quittera rapidement.
Le théoricien, animateur de « l’opéraïsme »
Spécialiste de philosophie du droit, professeur à l’Institut de sciences politiques de l’université de Padoue dès les années 1960, il traduira Hegel et consacrera d’importants travaux à la pensée de Descartes, Dilthey, Kant, Leopardi, Marx ou Spinoza. Le jeune universitaire continue son engagement politique en participant à la rédaction de la revue Quaderni Rossi et rejoint les courants d’extrême gauche autonomes, Potere Operaio, puis Autonomia Operaia. Le philosophe devient l’un des animateurs de « l’opéraïsme », courant marxiste italien qui conçoit un « autre mouvement ouvrier », basé sur « l’autovalorisation prolétarienne » et prône « l’autonomie ouvrière » sans médiation syndicale, ni partisane.
Ce sont les « années de plomb » en Italie… Arrêté en 1979, à la suite de l’assassinat d’Aldo Moro par les Brigades rouges, il est accusé d’« association subversive » et d’« insurrection armée contre les pouvoirs de l’État ». Après quatre ans de prison préventive qui n’aboutissent à aucun procès, il est élu député dans le Parti radical de Mario Panella, ce qui lui permet de bénéficier de l’immunité parlementaire. À l’automne 1983, alors que celle-ci va être révoquée, il s’enfuit à Paris où il vivra durant quatorze ans. Protégé par la « doctrine Mitterrand », il enseigne alors à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, à l’université Paris-VIII ainsi qu’au Collège international de philosophie. Le théoricien italien développe un dialogue constant avec les œuvres de Louis Althusser, Michel Foucault, Félix Guattari et Gilles Deleuze. Il prend part à la revue Multitudes. Été 1997, il décide de rentrer en Italie, où il est immédiatement arrêté et incarcéré à la prison de Rebibbia. Après plus de six années de détention, dont la moitié en régime de semi-liberté, il fait l’objet d’une libération définitive en 2003.
Une réflexion très fructueuse sur le capitalisme globalisé
C’est la période où il s’inscrit dans une réflexion très fructueuse sur le capitalisme globalisé. En 2000, son livre Empire, publié avec l’américain Michael Hardt, rencontre un succès mondial et influence profondément les mouvements altermondialistes. En 2004, il publie encore Multitude. Désireux d’actualiser la notion de « classe ouvrière », qu’il ne trouve plus pertinente, il emploie ce terme de « multitude ». Sa conception post-marxiste est contestée et elle est perçue comme une illusion dans les cercles marxistes.
Toni Negri proclame, lui, vouloir défendre un « renouveau » de la pensée communiste. Il se fait alors l’ardent promoteur d’un revenu garanti, déconnecté de l’emploi. Avec Michael Hardt, il propose l’établissement d’un salaire minimum mondial, base matérielle d’une citoyenneté mondiale. Cette revendication fait de lui une référence pour certains mouvements de chômeurs et de précaires. À gauche, ses contradictions sont pointées. On lui reproche notamment de faire l’impasse sur les réalités économiques de la production capitaliste. Dans le courant altermondialiste, Toni Negri, réfractaire à « cette merde de l’État-nation », fait partie de la tendance qui soutiendra en 2005 le « oui » au projet de traité constitutionnel européen (TCE).
L’énigme de son engagement et de ses choix
Et c’est là que l’on peut s’interroger sur sa trajectoire en forme d’énigme. Marxiste évacuant la classe sociale exploitée, communiste excluant l’organisation du mouvement ouvrier en parti et en syndicat, et démocrate rejetant la politique dans ses échelons de représentation actuelle, son parcours intellectuel et politique interroge non pas sur la sincérité de son engagement mais bien plutôt sur la validité de l’efficience de ses choix.
Le philosophe a aussi écrit des pièces de théâtre et mené des projets avec le metteur en scène Alain Françon. De 2015 à 2020, sont parus en italien trois volumes d’autobiographie intellectuelle retraçant l’itinéraire de ce penseur majeur, dans tous les cas, de notre modernité politique.
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