Un travail de plusieurs années

Qui de l’œuf ou de la poule ? Est-ce la Coupe d’Europe des montgolfières à Mainfonds qui a insufflé cette dynamique ? Ou une manœuvre pour sauver cet événement avec la menace de sa disparition que fait peser la direction générale de l’aviation civile ? Un peu des deux probablement, mais surtout la volonté d’un développement économique en milieu rural, plaide Thierry Slawy, le porteur de projets. L’ossature de cette nouvelle filière se bâtirait ainsi avec cette vitrine sportive accompagnée de tout un réseau d’entreprises implantées sur le secteur, structurée dans une association E-Space Aéro, pour identifier le Sud-Charente comme bassin de l’aéronautique. Les statuts de cette dernière ont été déposés, son siège est à Val des Vignes.

L’idée n’est pas tombée du ciel. Elle trotte dans la tête des acteurs du dossier depuis plusieurs années, « et nous travaillons à cela depuis quatre ans », rappelle le président Jacques Chabot, en introduction du vote. Un temps qui semble d’ailleurs un peu long à certains, dont le maire de Passirac, Dominique de Castelbajac : « Je vais m’abstenir pour que ce soit une pique car je m’impatiente un peu de voir ce projet se concrétiser. »

Une filière naissante

Pourtant, ce territoire élargi compte déjà sur des pépites dans le domaine : Atechsys, constructeur de drones depuis 2019 à Magnac-Lavalette-Villars, l’aérodrome de Chalais, une société de déconstruction d’avions à Barbezieux, l’implantation d’Aérostats, entreprise de Biscarrosse spécialiste dans le dirigeable de petite taille non habité, à Val des Vignes. Des projets à venir sont aussi fléchés à Oriolles ou Aubeterre.

Quatre axes de développement ont été ainsi identifiés. Le premier : l’aérostat, avec toute une filière autour du ballon, dont celle déjà implantée (Coupe d’Europe et Aérostats) et celle à venir pour la réparation de toiles ou la formation des pilotes. Le second, l’aérotourisme en associant l’œnotourisme, « nous avons la chance d’être entre deux grands crus », aime à plaisanter Thierry Slawy. Le troisième : l’aéronautique de demain en créant autour de la piste d’ULM de Mainfonds un centre d’essais pour des entreprises implantées ailleurs mais en manque de cette infrastructure. Le quatrième : l’aéronautique avec des entreprises en appui pour la réparation, le démantèlement, etc.

175.000€/an

Prochaine étape, le recrutement d’un chargé de mission, déjà clairement identifié, au 1^er janvier voire 1^er février. Une levée de fonds aussi, l’association qui s’est structurée ainsi pour recevoir investissements publics et privés, estime avoir besoin de 175.000 €/an durant les trois premières années d’exercice. Sans rentrer dans les détails, Thierry Slawy, son président, affirme que déjà 120.000 euros sont actés.

À l’adresse des élus, ce dernier a assuré : « Ça va marcher et il y aura des projets mais il faut vous préparer à l’offre foncière en face de la demande, pour montrer à tous ces partenaires que nous sommes crédibles, que nous sommes préparés. » La subvention a été accordée à la majorité, sauf une abstention. Cette manne financière permet aux CDC d’être membres fondateurs aux côtés de la commune de Val des Vignes.

La question des énergies renouvelables

En préambule de ce conseil communautaire, les élus ont reçu la visite de la secrétaire générale de la préfecture, Nathalie Valleix, du directeur adjoint de la Direction départementale des territoires et de la mer, Hervé Servat, et du sénateur, François Bonneau, venus leur présenter la loi d’accélération de la production des énergies renouvelables. En effet, désormais les maires sont la première porte d’entrée dans la définition des zones d’accélération. La CDC tient alors son rôle dans un souci de voisinage entre communes. Une première copie doit être rendue le 31 décembre. D’ailleurs, la Ville de Barbezieux organise à ce sujet une réunion publique le jeudi 23 novembre à 18h30 au logis de Plaisance.

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