Depuis l’été, à l’aéroport de Lannion, un nouvel opérateur propose d’expérimenter le survol du Trégor en aéronef ultraléger motorisé (ULM). Il s’agit de Sébastien Rouvrais, un pilote breveté depuis 2005. « Je prends des passagers pour ce genre de vols depuis 2007, notamment pour le compte d’une association, à Kerfot, près de Paimpol. Mais je me suis offert un ULM pendulaire à Noël, c’est un achat plaisir et je vais voir si ça peut se développer comme activité. »

Mais qu’est-ce qu’un ULM pendulaire ? Pour schématiser, il s’agit d’un deltaplane auquel on ajoute un moteur rattaché à un chariot motorisé à trois roues. C’est le fait d’orienter, en l’air, les mouvements de l’appareil en déplaçant le poids du chariot et du moteur, qui lui vaut le nom de pendulaire, comparé à un autre objet volant dont la direction est modifiée par les mouvements d’ailerons.

Moto de l’air

La montée dans l’engin rappelle l’embarquement dans un kayak. On y est calé à l’arrière du pilote. À un casque audio et un micro, s’ajoute un casque à visière. Le voyage se fait à l’air libre, sans pare-brise ni cockpit. « La vue est imprenable, et comme on est dehors, on a le ressenti de l’aile. C’est un peu la moto de l’air. »

Arrivé sur la piste de décollage, et une fois prévenus, par radio, les autres occupants des cieux, le pilote pousse les gaz de son moteur de 65 chevaux. À 70 km/h, l’engin prend de l’altitude, porté par une aile qui semble bien petite.

Vision panoramique

L’ascension crispe un peu. La légèreté de la structure saute aux yeux. Arrivé à 400 mètres d’altitude (1 300 pieds pour les puristes), la vue panoramique coupe le souffle. Les distances rétrécissent à grande vitesse, alors qu’on reconnaît encore les routes et les bâtiments familiers. Par temps calme, le pilote peut conduire le visiteur où il le souhaite. De l’aéroport, nous filons au nord-ouest vers Pleumeur-Bodou, en survolant le Radôme, puis l’Île-Grande, avant de filer vers Trébeurden, d’où l’on voit l’île de Batz. Le pilote survole alors les plages de Beg-Léguer et s’oriente vers Trédrez-Locquémeau.

Les changements de direction stressent un peu. Comme à l’arrière d’une moto, l’instinct pousse à corriger le mouvement, mais le plus sage est de se laisser porter et de suivre le mouvement.

Nous survolons ensuite le Léguer, jusqu’à Lannion, où j’ai l’occasion pas si courante de survoler mon bureau, avant de retourner vers l’aéroport. La descente, sans aucune protection, crispe autant que le décollage, et paraît plus rapide que les 70 km/h annoncée par le pilote, mais le voyage au-dessus du Trégor vaut ces quelques moments de stress.

Pratique

Sébastien Rouvrais organise ses baptêmes d’ULM sur réservation, selon la météo : 06 95 70 73 24. Tarif : 110 € les 30 minutes.