L’aéroport reste en émoi, mais la guerre des chevaliers du ciel n’aura pas lieu. La nouvelle politique du syndicat mixte de l’aéroport de Biarritz a pour le moins bousculé professionnels et amateurs qui s’en partageaient l’usage et les hangars depuis parfois une quarantaine d’années. Mais chacun a pu trouver une solution, dans la douleur parfois, pour…

L’aéroport reste en émoi, mais la guerre des chevaliers du ciel n’aura pas lieu. La nouvelle politique du syndicat mixte de l’aéroport de Biarritz a pour le moins bousculé professionnels et amateurs qui s’en partageaient l’usage et les hangars depuis parfois une quarantaine d’années. Mais chacun a pu trouver une solution, dans la douleur parfois, pour se mettre aux normes des nouvelles directives imposées.

Si la direction de l’aéroport se refuse à tout commentaire, elle reste cramponnée aux directives européennes et aux normes préfectorales de sécurités qui imposent une réorganisation. En premier lieu, un nouvel Accord d’occupation temporaire (AOT) d’une durée de cinq ans, conforme aux nouvelles législations.

Sur les pistes sud de l’aéroport, l’Association des constructeurs amateurs d’aviation légère de la Côte basque (ACAAL) était ainsi priée de quitter son hangar et d’évacuer la pratique amateur de ce nouveau cadre professionnel. Elle a finalement contourné le problème en se constituant en société, le règlement de consultation de cette AOT exigeant une inscription au répertoire national des entreprises. Les coucous peuvent rester. Mais l’amertume aussi. « Des grands projets de l’aéroport et du plan initial de restructuration, il ne reste que des ruines » constate Richard Tournier, président de l’ACAAL Côte basque. « Tout ceci témoigne du manque de concertation et du peu de cas que fait le directoire des préoccupations des usagers » ajoute-t-il. Contacté, le président de l’aéroport, Patrick Chasseriaud, ne commentera pas.

À quelques mètres, un groupe d’usagers, privés cette fois, envisageait de démonter son hangar avant de quitter les lieux. La solution proposée par la direction de l’aéroport était jugée « onéreuse et contraignante, avec obligation d’assistance aéroportuaire à l’image des jets privés » indique l’un de ces usagers, Hervé Lassus. Cet ancien pilote d’Air France, heureux copropriétaire d’un ULM dynamique WT9, voit pourtant le ciel se dégager depuis les derniers jours de janvier. Le hangar a dû être cédé à l’aéroport qui, après une mise aux normes, le louera à ses actuels occupants, sans passer par une AOT excluante. « Le bon sens a fini par prévaloir », concède Hervé Lassus.

Biarritz hélicoptère jette l’éponge

Côté professionnels, Biarritz hélicoptère jette l’éponge. Avec deux aéronefs, la société, qui propose depuis plus de vingt ans du transport de passagers, du travail aérien, des évènements, de la maintenance ou de la surveillance réseau, a plié ses pales pour se délocaliser à Pau. Les conditions d’occupation sont devenues trop onéreuses. L’activité pourrait cependant reprendre pour la seule saison d’été. En cause, un loyer qui augmente associé à une demande de partage du chiffre d’affaires, selon les termes de l’AOT. La société Procoptère aviation n’a pas non plus participé à cette demande d’AOT qui a donc été déclarée infructueuse. Le PDG de Procoptère, Jean-Marc Redon, a désormais un bail de 11 mois, un loyer en hausse, un déménagement programmé de l’autre côté de l’aéroport et plus aucune visibilité. « Ils présentent des projets qui ne sont pas réalistes » soupire-t-il, en regrettant « une impasse ».