Mieux vaut ne pas être en retard le mardi soir à l’Ecole normale supérieure. A 19 h 30, la salle Dussane est déjà remplie d’habitués et d’étudiants pressés d’assister au séminaire hebdomadaire du Grand Continent. Une revue en ligne qui réussit le pari de faire à nouveau aimer une Europe souvent méprisée pour sa technocratie et qui fait encore bâiller d’ennui. Un périodique numérique capable d’« articuler le temps du tweet au temps du livre », c’est-à-dire d’adapter la puissance de l’écrit à la fluidité des écrans, affirment Gilles Gressani et Mathéo Malik, respectivement directeur et rédacteur en chef du Grand Continent.
Soucieuse de prolonger l’aventure des grandes revues intellectuelles du XXe siècle, mais à l’ère digitale et à l’échelle continentale, cette nouvelle génération n’ignore pas que les lieux créent du lien. C’est ainsi que, depuis cinq ans, Le Grand Continent accueille rue d’Ulm, dans le 5e arrondissement de Paris, la fine fleur de la pensée géopolitique européenne. Une heure d’exposé conçu le plus souvent à partir d’un article, une « pièce de doctrine » discutée en compagnie de maîtres de cérémonie jeunes, élégants et informés : le dispositif est une habile façon de passer du texte à l’oralité et de souder une communauté.
Ainsi le politiste bulgare Ivan Krastev a-t-il été invité à diagnostiquer dans la revue l’opposition qui menace l’Union européenne de « désintégration », l’affrontement entre ceux qui veulent « sauver la vie » (par l’écologie) et ceux qui veulent « sauver notre mode de vie » (par une politique de repli). Un article débattu en public, le 10 mai 2022, notamment, par le démographe François Héran et l’ancien premier ministre Bernard Cazeneuve. Au Grand Continent, on discute le « pacte vert » de la diplomate française Laurence Tubiana, mais aussi l’idée, portée par l’activiste suédois Andreas Malm, que « les entreprises comme Total devraient être considérées comme des entités responsables de l’organisation de la destruction planétaire » et ainsi « être nationalisées ». Eclectique sans être apolitique, puisque son engagement pro-européen est manifeste, Le Grand Continent a aussi bien permis à « l’insoumis » François Ruffin de réfléchir à « une nouvelle doctrine pour les gauches européennes » qu’à l’ancien premier ministre Edouard Philippe (Horizons) de discourir sur « la doctrine des droites de nos années 2020 ».
« Guerre étendue »
Il faut dire que la pandémie, la guerre en Ukraine et la crise climatique ont fait basculer le monde dans un « interrègne », assurent Gilles Gressani et Mathéo Malik, reprenant une formule du philosophe italien Antonio Gramsci (1891-1937) : « La crise consiste dans le fait que l’ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître : pendant cet interrègne, on observe les phénomènes morbides les plus variés. » Chaque crise économique ou énergétique révèle nos interdépendances. Et les concepts du monde d’hier peinent à saisir les actuelles déflagrations planétaires. « C’est ainsi que, par certains côtés, la géopolitique semble jouer le rôle qu’a pu jouer le structuralisme dans un autre temps : le point de convergence d’approches, de problématiques et de disciplines extrêmement différentes », analyse Gilles Gressani.
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