En ce 11 novembre, la France rend hommage à ses Poilus dont plus de 1,3 million ont été déclarés « morts pour la France ». Ce sacrifice fut aussi celui des mères, à l’image de l’Agenaise Elise Billières dont voici l’histoire.
« Cher Pierrot, aujourd’hui trois mois que tu as été blessé ; trois mois que je viens de vivre qui m’ont semblé une éternité dans l’attente de tes nouvelles qui ne viennent pas ; il faut supposer que tes blessures sont graves puisqu’elles ne t’ont pas permis de m’écrire. »
Cette lettre est rédigée le 17 mai 1915, par une mère Agenaise s’adressant à son fils disparu à la guerre quelques mois plus tôt. Il s’est volatilisé lors d’un combat de tranchées, et jusqu’au 11 novembre 1918 – et les mois suivants – Élise Billières espérera que son fils est vivant, prisonnier en Allemagne, hospitalisé dans un hôpital de campagne, empêché de quelque manière de donner signe de vie.
Veuve trop tôt
Elle adressera des lettres aux Armées, à la Croix-Rouge en Suisse, postera ses courriers à destination des camps de prisonniers français outre-Rhin, mais elles reviendront toutes avec la même réponse : nulle trace du sergent Pierre Billières.
Élise Billières est née en 1855. Veuve trop tôt, elle est une femme d’autorité puisqu’elle dirigera à partir de 1903 les fameuses Galeries Billières, sur le boulevard de la République à Agen. De son union avec son époux Bernard-Emilien, elle aura trois fils : Etienne (né en 1877), Jean-Jacques (1881) et Pierre (1891).
Quand la guerre éclate en 1914, deux fils sont mobilisés : Etienne et Pierre. Ce dernier est brillant (diplômé de l’école des Hautes études commerciales), il a tout l’avenir devant lui, et part comme des millions d’autres jeunes pour « sauver la France ».
Il est alors sous-officier à la 10e Compagnie du 7e Régiment d’infanterie (33e Division, 17e Corps d’armée). Son unité est impliquée dans les sanglants combats de la Bataille des frontières (août 1914). S’ensuivront des offensives acharnées dans la Marne, notamment près du petit village de Perthes-les-Hurlus. C’est sur ce champ de bataille que l’on perdra la trace du sergent Billières, le 17 février 1915.
Officiellement, il a été blessé « à la tranchée sud du bois rectangulaire » à Perthes. Sa mère en est informée à Agen, et après une première demande d’information auprès du capitaine de compagnie de son fils, ce dernier indique par un courrier envoyé du front : « Malheureusement je ne puis vous fournir de renseignements plus précis que ceux qui vous ont déjà été transmis. Votre fils a été blessé, tout le monde l’a vu, mais qu’est-il devenu après, personne ne peut me renseigner. Il aurait paraît-il été relevé par des brancardiers, où a-t-il été transporté, je ne sais. »
L’espoir d’une mère
« Cette indication alimentera l’espoir d’Élise Billières », explique Alain Billières, son petit-fils, aujourd’hui dépositaire de tous les courriers illustrant sa veine recherche. « Ma grand-mère va alors écrire au ministère, à la Croix-Rouge, et même en Allemagne, pour retrouver un indice, une trace de vie, mais en vain… »
Les courriers attestent de cette ferveur d’une mère pour son fils aimé : les réponses viennent des camps de prisonniers français de Münster, Ulm, Cottbus, Salzwedel, du feldlazaret de Pforzheim, etc. En français, les autorités allemandes indiquent ne pas connaître ce prisonnier. Élise Billières écrira même au roi d’Espagne (dont le pays est alors neutre) pour qu’il sensibilise son ambassade à Berlin, et l’aide dans ses recherches. Le roi Alphonse XIII lui fera répondre qu’il donnera le maximum en son pouvoir.
Outre ces courriers aux diverses autorités, Élise écrira aussi directement à son fils Pierre : des lettres adressées à la Croix-Rouge au sergent Billières, « supposé prisonnier de guerre en Belgique ». Ces lettres reviendront à Agen avec, sur l’enveloppe, le tampon « Retour à l’envoyeur ». Nulle trace de Pierre.
« Je désire que mes lettres te parviennent afin de te donner un peu de joie et de te faire prendre patience. Nous sommes tous en bonne santé. Monsieur le Joy n’est pas à Montauban, il voyage à bicyclette. Nous t’embrassons bien affectueusement. Ta mère qui ne cesse de penser à toi. »
L’oubli, nouvel ennemi
Deux mois après sa disparition, sans que l’on sache s’il est vivant ou mort, une citation lui sera décernée en avril 1915, à l’ordre du corps d’armée : « Malgré le feu violent de l’ennemi, s’est élancé à la tête de sa section à l’attaque d’une tranchée, est tombé grièvement blessé. »
Les années passeront, les offensives et les massacres se poursuivront, mais l’angoisse d’Élise demeurera. Son combat à elle, sera la quête de ce fils, que hélas elle n’embrassera plus jamais. Quand sonne l’heure de la Victoire, le 11 novembre 1918, sa peine est entière et ses recherches devront s’arrêter devant le drame de sa vie.
En juillet 1920, le sergent Billières est officiellement déclaré tué à l’ennemi. Son corps ne sera jamais retrouvé. Son nom est inscrit sur le monument aux morts, place Fallières à Agen. Manque le « S » à ce nom : pas un détail pour ses descendants, car l’oubli est la plus cruelle des blessures.
Lettre d’Elise à son fils : « Ta mère qui ne vit que pour toi »
Le sergent Billières a disparu lors d’un combat de tranchées, le 17 février 1915. Le 17 mai, sa mère lui écrit ceci, via la Croix-Rouge de Genève.
« Cher Pierrot, aujourd’hui, trois mois que tu as été blessé. Trois mois que je viens de vivre qui m’ont semblé une éternité dans l’attente de tes nouvelles qui ne viennent pas. Il faut supposer que tes blessures sont graves puisqu’elles ne t’ont pas permis de m’écrire. Je sais que si tu le pouvais, tu ne me laisseras pas ainsi sans un mot de toi. Je prie Dieu pour toi et pour moi, pour toi afin qu’il te guérisse et te conserve à mon affection. Pour moi, qu’il me donne le courage et la patience pour attendre l’heureux jour où je recevrai une lettre de toi.
Mon pauvre petit, dis-toi bien que ta petite maman ne passe pas une seule minute sans penser à toi, nuit et jour. Ta pensée, ton image sont présentes devant moi. Et je suis sûre que de ton côté ta pensée se reporte souvent vers nous.
Bonne santé, mon cher Pierre. Je suis très bien, tes frères aussi. J’ai adressé un colis au Bureau 24 à Berlin, ne connaissant pas le lieu de ton internement. J’espère que les autorités militaires te l’auront fait passer en Belgique, où sans doute tu dois être encore.
Adieu cher Pierre, courage en attendant des jours meilleurs, les beaux jours de la réunion familiale où nous fêterons ton retour. Nous t’embrassons tes frères et moi mille fois. Ta mère qui ne vit que pour toi. »
Hommage à 10 h 30
Pour le 105e anniversaire de l’armistice de 1918 et la commémoration annuelle de la victoire et de la paix, le 11 novembre est une journée d’hommage à tous les militaires morts pour la France. À cette occasion une prise d’armes se déroulera au monument aux morts place Armand Fallières, ce samedi 11 novembre à 10 h 25.
Cette année revêt un caractère spécial, elle marque les 100 ans de la flamme du soldat inconnu.
La cérémonie agenaise sera placée sous l’autorité du colonel Karim Benamer, commandant le 48e Régiment de transmissions et sera présidée par Daniel Barnier, préfet de Lot-et-Garonne.
A 11 h 35, un défilé mettra à un terme à cette commémoration, très très suivie par les Agenais.
Créé le 11 septembre 1914, après la Bataille de la Marne, notre journal Le Petit Bleu sera évidemment présent.
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