Gérard Feldzer, un des pilotes les plus connus de France, parraine le neuvième Festival aérospatial des étoiles et des Ailes, qui a lieu ce week-end à l’Envol des Pionniers, à Toulouse Montaudran. Pour lui, la famille aéronautique doit se remettre en cause en matière d’environnement.
Pourquoi avoir accepté d’être parrain du festival aérospatial des étoiles et des ailes ?
L’équipe autour de Catherine Gay manie l’événementiel autant que le partage de passions. J’incarne, avec la présidence d’Aviation sans frontières, le volet de la solidarité.
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D’où vient cette passion pour l’aviation ?
Mes oncles étaient pilotes de chasse dont l’un, dans l’escadrille franco soviétique Normandie Niemen. Ils se battaient contre l’idéologie nazie. L’actualité me rattrape. Mon père et ses frères sont nés à Kiev, ma mère à Moscou.
Après le Covid, l’aérien est en pleine reprise. Les carnets de commandes sont pleins. Airbus va faire sa meilleure année depuis 15 ans… Qu’en pensez-vous ?
Bravo aux équipes d’Airbus qui ont brisé un quasi-monopole de Boeing en quelques années. Pourtant, la concurrence arrive avec le COMAC 919, une copie chinoise du 320 et bientôt une version long courrier, concurrente du A350. Sans oublier Embraer et d’autres qui vont arriver sur le marché. Nous devons accélérer l’innovation. Les recettes exceptionnelles actuelles devraient être investies massivement dans les ruptures technologiques. La dernière rupture date du Concorde. Le challenge était la vitesse. Pari gagné ! Aujourd’hui, c’est l’avion zéro émission ou émissions neutres. Pari à gagner !
Comment redonner le goût de l’aérien aux jeunes ? On manque de pilotes, les compagnies aériennes peinent à recruter tous types de personnel…
Les jeunes sont très sensibles aux questions environnementales. Notre famille aéronautique est toujours sur la défensive. Ses justificatifs sont inaudibles, genre on ne participe qu’à hauteur de 3% des émissions de CO2 (sans tenir compte des « trails » par ailleurs ni des démantèlements…). J’ai participé au rachat de l’Estaca. Nous avions pris de l’avance dans l’innovation pédagogique. Les élèves se sont approprié l’école et sont aujourd’hui les meilleurs ambassadeurs. Il faut faire pareil pour les innovations à caractère environnemental. On leur propose des avions moins gourmands, mais qui voleront encore après 2050, alors que l’on nous promet une industrie neutre en carbone. Les voies sont immenses. Le bruit est un gros enjeu. Il faut écouter beaucoup plus les préoccupations des riverains.
Que dites-vous aux détracteurs de l’aviation ? Et aux députés qui refusent les jets privés ?
Faire un amalgame entre écologistes et détracteurs de l’aviation est absurde, c’est le meilleur moyen de se tirer une balle dans le pied. Les électeurs, pour leur grande majorité, ne prennent jamais l’avion (moins de 7%). Ils ont le sentiment que le droit de polluer est donné aux seuls privilégiés. Or, l’injustice est le moteur des mécontentements. En attendant l’avion vertueux, l’aviation d’affaires pourrait voler au SAF (carburant alternatif issu de matières premières durables, en anglais sustainable aviation fuel). Lorsqu’on paye 10 000 € l’heure de vol pour quelques passagers, on n’est pas à quelques euros supplémentaires. L’aviation d’affaires pourrait devenir un acteur de référence en investissant massivement dans la fabrication et la distribution de SAF.
Comment se manifeste votre engagement pour l’environnement ?
Je suis un peu schizophrène, je suis devenu écolo en ayant plus de 20 000 heures de vol à mon actif et donc plus de 160 millions de pétrole brûlés dans l’atmosphère. Je tente de sensibiliser les acteurs en participant aux innovations vertueuses (green taxi, fermes solaires dans nos 500 plates-formes aéronautiques, aérogares neutres en émission…).
Que peut-on faire d’ici 2035 et le lancement d’un avion à hydrogène ?
Un avion hybride (hydrogène vert-pile à combustible) moyen courrier pourrait arriver en 2035 d‘autant que l’hydrogène blanc pourrait bien voir le jour. Ce serait une véritable révolution et une accélération dans la recherche et l’innovation.
Vous présidez Aviations sans frontières. Qu’est-ce qui vous tient à cœur ?
La famille aéronautique est généreuse, et solidaire. Nos avions tout terrain volent tous les jours pour sauver des gens, avec nos pilotes bénévoles. Plus de 1000 enfants par an se font opérer en France et nous les ramenons chez eux . Nous sommes également les logisticiens de l’humanitaire en remplissant les soutes des avions d’Air France et les Airbus qui sont livrés. Nous animons, à Toulouse et bientôt à Marseille des chantiers de formation insertion pour les jeunes des banlieues en leur faisant construire un ULM sur lequel ils volent. Tout cela coûte cher ! Si chaque salarié, passé ou actuel, de l’aéronautique donnait 10 € par an, cela suffirait à financer nos actions et nos projets innovants : un drone humanitaire, et un avion dispensaire.
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Deux jours d’animations gratuites au Festival aérospatial
Le neuvième Festival aérospatial des Etoiles et des Ailes aura lieu, samedi 11 et dimanche 12 novembre à l’Envol des Pionniers (Toulouse Montaudran), de 10 à 18 heures. Entrée gratuite. Comme pour les autres éditions, 15 000 spectateurs sont attendus. Au menu : 7 films mythiques liés à l’aviation ou à l’espace (diffusés au cinéma UGC tout proche), 5 conférences, 3 tables rondes, 40 écrivains, 7 artistes exposés, plusieurs dizaines de stands…
De nombreuses animations sont prévues, avec beaucoup de simulateurs : Virtu’ailes, Les Mirauds Volants, Fly Simulation, Aviasim, ATVV (planeur), Armée de l’Air et de l’Espace (Mirage et module Espace), Les Ailes anciennes Toulouse (hélicoptère). Samedi soir, le premier prix littéraire Bernard Chabbert sera remis à un des sept écrivains ou auteurs de BD retenus par un jury.
Trois thèmes seront mis en évidence : les 80 ans du Petit Pince, le célèbre conte d’Antoine de Saint-Exupéry; les 20 ans du Bréguet XIV, biplan utilisé pendant la première Guerre mondiale, qui a retrouvé la voie des airs en 2003; la Fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la Jeunesse.
Renseignements : www.desetoilesetdesailes.com
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