L’Institut Curie, émanation de la fondation éponyme, premier centre français de lutte contre le cancer fondé au début du XXe siècle par Marie Curie, rassemble désormais plus de 3.700 chercheurs, médecins et soignants sur trois sites : Paris, Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) et Orsay (Essonne). Engagé dans un projet stratégique « Curie 2030 », l’Institut vient de donner une ampleur supplémentaire à son action avec l’inauguration de son nouvel hôpital à Saint-Cloud.

Lancé il y a quatre ans, ce projet consiste, sur le plan immobilier, en la création d’une extension de 14.000 m² à proximité immédiate de l’hôpital existant et la rénovation de ce dernier. Il comprend aussi l’ajout de 2.100 m² dédiés uniquement à la recherche. Cette transformation a nécessité 82,6 millions d’euros d’investissement et a été financée « sur fonds propres avec recours au prêt » précise Steven Le Gouill, directeur de l’établissement hospitalier (hôpital à but non lucratif, NDLR). Au-delà du seul sujet immobilier, il marque avant tout la volonté « de répondre aux nouveaux défis de la cancérologie en réunissant les meilleures conditions d’accueil pour les patients, et en améliorant le quotidien des équipes » explique le directeur.

Une prise en charge améliorée des patients

Près de 20.000 patients sont pris en charge chaque année à Saint-Cloud par 151 médecins et 198 personnels soignants (hors externes et stagiaires). Une « demande » de soins qui va croissant alors que, selon des chiffres indiqués par Curie, 434.000 cas de cancer devraient être détectés cette année en France, deux fois plus qu’en 1990.

« Ce nouvel hôpital révèle nos ambitions pour une prise en charge améliorée des patients et marque aussi l’arrivée progressive de chercheurs sur notre site de Saint-Cloud », précise le professeur Thierry Philip, président du directoire de l’Institut Curie. En effet, grâce à l’extension nouvelle, l’activité de recherche sera renforcée. Selon lui, « l’objectif est de compléter le site de Saint-Cloud pour créer un pôle d’excellence de la cancérologie dans l’Ouest francilien, dans le cadre d’un continuum recherche-soins du Paris-Saclay Cancer Cluster ». Lequel réunit, outre l’Institut Curie, Gustave Roussy, l’Inserm, l’Institut Polytechnique de Paris, Sanofi, l’Université Paris-Saclay, l’AP-HP, UNICANCER et Medicen.

Un pôle d’expertise dans la recherche

Parmi les installations prévues à horizon 2024-2025, une plateforme de 650 mètres carrés dédiée à la thérapie cellulaire, intégrée au PSCC qui devrait compter une trentaine de chercheurs. Elle sera consacrée à la conception de traitements inédits fondés sur la technologie des cellules Car-T. Ce mode d’action s’inscrit dans une stratégie d’immunothérapie et est basé sur la reprogrammation génétique des lymphocytes T (appelés aussi cellules tueuses) du patient afin qu’ils reconnaissent et détruisent les cellules cancéreuses. « Ce champ de recherche, en pleine expansion, nécessite une structure adaptée, capable de proposer une offre high-tech à de potentiels partenaires académiques et industriels » indique l’Institut Curie.

« Ceci constitue une opportunité unique pour le développement de nouveaux programmes très innovants au bénéfice du traitement des patients », insiste le professeur Alain Puiseux, directeur du centre de recherche de l’Institut. Le projet stratégique de l’Institut continuera de se décliner jusqu’en 2023 et prévoit un second vaste programme d’extension : celui de son site parisien de la rue d’Ulm. Les travaux sur ce lieu historique ont d’ores et déjà débuté et devraient se terminer en 2026.