Le 25 décembre 2023, René Girard aurait eu cent ans. La providence sut profiter de ce centenaire pour réunir durant cinq jours consécutifs des événements majeurs pour honorer son œuvre et lui rendre hommage. Moment central de ces hommages : le retour de ses cendres décidé par ses enfants et son épouse à Avignon dans la tombe familiale auprès de ses parents et de ses frères.
Ces journées de commémoration se sont en quelque sorte ouvertes le 13 décembre 2023, à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, lorsque Alexandre Avril a soutenu brillamment une thèse sur Girard et Nietzsche intitulée Le Sens de la distance. Friedrich Nietzsche face à l’hypothèse mimétique : éléments génétiques, critiques et philosophiques. Cette thèse, dirigée par Paolo D’Iorio, philologue spécialiste de Nietzsche, contient de larges extraits du catalogue de la bibliothèque personnelle de René Girard et surtout illustre l’intérêt d’un tel catalogue pour la recherche. Ce catalogue établi par Alexandre Avril durant l’automne 2019 chez Martha Girard, l’épouse de René Girard, le fut grâce au soutien de la Société des amis de Joseph & René Girard dont l’un des objectifs est de permettre aux chercheurs de s’emparer des archives de René Girard.
Il y a quinze ans, le collège des Bernardins offrait à René Girard une chaire. Le 15 décembre 2023, le même collège s’associe à la Faculté Notre-Dame et à la Société des amis de Joseph & René Girard pour lui consacrer une journée d’études et permettre à des intellectuels venus du monde entier de se réunir dans son grand auditorium autour du thème « René Girard, lecteur de l’Écriture ». À des « Girardiens » de la première heure tels Wolfgang Palaver, Benoît Chantre ou William Franke, qui ont connu René Girard de très près, se sont joints des exégètes et des théologiens expérimentés tels Marie Monnet, le père Dominique Janthial et Félix Resch, ainsi que de jeunes chercheurs tels le père Louis Corpechot et le père Charles-Antoine Fogielman dont les conférences sonnèrent comme des témoignages de l’importance de l’œuvre de René Girard dans leurs parcours d’études.
Les appels à la paix, les injonctions à la non-violence de toute nature semblent jour après jour de plus en plus vains, comme si l’humanité courrait infailliblement à sa perte. Les paroles du Christ dans l’Évangile de saint Luc n’ont jamais semblé si actuelles : « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre et, en divers lieux, des famines et des épidémies ; des phénomènes effrayants surviendront, et de grands signes venus du ciel. »
La pensée de René Girard est pessimiste sur la nature humaine : l’Homme, rongé par la rivalité, est le seul animal capable de se faire disparaître. Mais René Girard vient alors apporter une explication à l’émergence de la Culture et montrer que cette violence est le point de départ de sociétés humaines viables. Quel étrange paradoxe soulevé par René Girard : « À travers la violence qui les terrifie, c’est la non-violence que vise toujours l’adoration des fidèles. La non-violence apparaît comme un don gratuit de la violence et cette apparence n’est pas sans raison puisque les hommes ne sont jamais capables de se réconcilier qu’aux dépens d’un tiers. Ce que les hommes peuvent faire de mieux dans l’ordre de la non-violence, c’est l’unanimité moins un de la victime émissaire. »
La pensée de René Girard est pessimiste sur la nature humaine
René Girard a commencé sa carrière comme critique littéraire en publiant Mensonge romantique et vérité romanesque. C’est dans les grands romans, tels Don Quichotte et La Recherche du temps perdu, qu’il découvre son hypothèse du désir mimétique. Mais cet intellectuel qui venait seulement d’écrire son deuxième livre, La Violence et le Sacré, et dont Michel Serres disait déjà en ce milieu des années 1970 qu’il était sans doute l’un des plus grands intellectuels du XXe siècle, a l’outrecuidance d’ouvrir La Bible et surtout de la prendre au sérieux. René Girard devient alors un immense commentateur des textes bibliques et évangéliques. Au fond, il commente La Bible comme il commente un roman. Pour les uns, il a définitivement perdu son statut de scientifique : René Girard est à réduire au rang de vulgaire astrologue. Dans le camp adverse, les reproches ne manquent pas non plus : il s’aventure sur un terrain, celui de la théologie, dont il est fort mal venu de s’approcher sans précaution.
De fait, dans la deuxième partie de sa carrière et au grand dam des universitaires patentés, son dialogue avec les théologiens est essentiel pour comprendre l’évolution de sa pensée, notamment sur sa formulation de la question du Sacrifice au cœur du christianisme. En particulier sa correspondance, dont nous publions de larges extraits dans le premier numéro de la revue Antigone, témoigne de son désir de formuler sa thèse avec toute la rigueur nécessaire. Lui qui, dans son désir de montrer la rupture entre le religieux archaïque et le religieux chrétien, faisait du christianisme la religion anti-sacrificielle par exemple, en vient à reconsidérer la question sous l’influence du père Schwager. Avec le Christ, le seul sacrifice possible est le sacrifice de soi et non celui du prochain, ceci n’étant rendu possible que par la seule imitation qui vaille, celle du Christ.
Théologien ou pas ? Je ne sais pas ! En tout cas, lire René Girard permet de donner un sens au cours de l’Histoire, celle de l’humanité et celle de nos vies. C’est comprendre à quel point l’Incarnation de Dieu a renversé le cours de l’Histoire. C’est comprendre à quel point la Grâce agit dans le cours de nos existences et cela pour le meilleur ou pour le pire. « Plus que jamais, j’ai la conviction que l’Histoire a un sens ; que ce sens est redoutable ; mais qu’aux lieux du péril, croît aussi ce qui sauve. »
La Société des amis de Joseph & René Girard poursuit dès lors deux objectifs. Le premier est de rendre possible le rapatriement de la bibliothèque personnelle de René Girard depuis sa maison de Stanford, près de San Francisco, vers Avignon sa ville natale. Recueillie par la bibliothèque municipale d’Avignon, dite Ceccano, elle sera à disposition des chercheurs et des passionnés de René Girard, les conditions de travail y étant exceptionnelles. Le second est de faire vivre la pensée de René Girard. Le défi est considérable car s’il est l’homme d’une seule idée, celle de la rivalité mimétique, les champs disciplinaires que son œuvre recouvre, sont considérables. Mais nous sommes persuadés que sa pensée peut aider chacun de nous individuellement mais aussi collectivement, à donner du sens à ce qui nous arrive, que ce soit dans le domaine politique, diplomatique mais aussi dans l’éducation ou dans la culture.
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